jeudi 22 février 2007

l'URSS


De Lénine...






...à Staline






Dès 1922, la santé de Lénine décline suite à des attaques cérébrales, conséquences d'un attentat dont il fut victime en 1918. La lutte pour le pouvoir opposa principalement Staline (que Lénine n'appréciait pas et redoutait même) et Trotsky (un "vieux de la vieille"). Le pouvoir se trouva peu à peu concentré dans les mains de Joseph Staline qui écarta Léon Trotksy qui finit par être exilé en 1927 (il a été assassiné par l'agent stalinien Raymond Mercader au Mexique en 1940). Puis, entre 1927 et 1929, Staline s'attache à supprimer la concurrence de ses anciens compagnons de route : La " gauche ", puis la " droite " du Parti. Après avoir réussi à éliminer toute opposition au sein du parti, Staline devint le dirigeant suprême de l'Union soviétique de 1929 à 1953, année de sa mort. D’un point de vue politique, ce fut une période de dictature totalitaire.

La dictature de Staline (1929-1953) et son culte de personnalité

Fils d'un paysan géorgien, ancien séminariste, il participe à la révolution d'Octobre 1917. Il devient commissaire du Peuple aux nationalités, puis secrétaire général du Parti Communiste d'Union Soviétique en 1922. Après l'élimination de ses rivaux en 1928, il s'impose comme seul maître de l'URSS jusqu'à sa mort.
Staline mit en place un système totalitaire sur lequel il régnait en despote absolu et reposant sur deux piliers : la propagande, mettant en œuvre un véritable culte de la personnalité (il était appelé le "petit père des peuples") et la répression. Selon certaines estimations, entre 1921 et 1954: 3,7 millions de personnes furent condamnées pour des crimes " contre-révolutionnaires " ; dont 600 000 furent condamnés à mort, 2,4 millions emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail (les goulags), et 800 000 condamnés à l'expatriation. Le haut encadrement de l'Armée Rouge ne fut pas plus épargné et subit une épuration qui devait affaiblir l'URSS pendant le début de la Seconde guerre mondiale.

La Seconde Guerre mondiale - La Grande Guerre Patriotique

L'industrialisation à marche forcée contribua à la victoire de l'URSS sur l'Allemagne pendant la Seconde Guerre Mondiale (connue, en Union Soviétique et en Russie, comme la "Grande Guerre Patriotique"). L’Armée rouge réussit à arrêter l'avance à l'Est des armées du Reich, notamment grâce à la victoire de Stalingrad.
Grâce au fait que l'Union Soviétique ait reçu d'importantes aides en armes et matériel des Etats-Unis, sa production de matériel de guerre était plus importante que celle de l'Allemagne du fait de l'importante augmentation de la production industrielle entre les deux guerres. Durant l'invasion allemande, de nombreuses industries seront transférées à l'Est de l'Oural.

Le tournant de la guerre

Le tournant de la campagne fut la bataille de Stalingrad en 1942 et 1943, que l'Armée rouge remporta après avoir perdu un million d'hommes. L'armée rouge avait dès lors repris l'initiative, surtout après la bataille de Koursk en juillet 1943, et commença à regagner du terrain sur l'armée allemande. En avril 1945, l'Armée rouge pénètre dans Berlin, le 30 avril, Adolf Hitler se suicide, le 2 mai le drapeau rouge flotte sur le Reichstag, et la capitulation sans condition est signée le 8 mai.
(photo ci-contre: L'Armée rouge envahissant Berlin)

L'impact et les suites de la guerre

L'URSS supporta l'essentiel de l'effort de guerre sur le théâtre d'opérations européen jusqu'à ce que les Alliés ouvrent un second front en Europe suite au débarquement en Sicile, en 1943, et en Normandie en 1944. Environ 28 millions de soviétiques perdirent la vie, parmi lesquels 17 millions de civils, et les infrastructures du pays avaient été pratiquement complètement détruites.
Ceci explique peut-être partiellement l'attitude des soviétiques après la guerre, déterminés à punir les peuples ayant collaboré avec l'Allemagne et à occuper d'importants territoires. Des millions de lituaniens, lettons, géorgiens, ukrainiens et autres minorités ethniques furent massivement déportés dans des goulags en Sibérie.
L'Union soviétique met en place des régimes dits de "Démocraties populaires", qui lui étaient dévoués dans les pays d'Europe centrale, y compris dans la partie de l'Allemagne sous son contrôle. La ligne frontière séparant cet ensemble de pays de l'Europe occidentale, et dénommée par les Occidentaux " Rideau de fer ", est par la suite le théâtre de la Guerre froide.

La "déstalinisation" avec Nikita Khroutchev


Après la mort de Staline, le 5 mars 1953, son successeur, Nikita Khrouchtchev, dénonce ses crimes, c'est la "déstalinisation".
Nikita Khrouchtchev est né dans le village de Kalinovka ouyezd, de Dimitriev, gouvernement de Koursk, dans l’Empire de Russie. En 1908, sa famille s'installe à Youzovka, qui est maintenant Donetsk en Ukraine. Khrouchtchev est mobilisé en 1914. Il participe plus tard à la révolution bolchévique de 1917. Il est membre du parti communiste russe et devient membre du Comité Central en 1934. De 1935 à 1937, il est premier secrétaire de la région de Moscou. L'année suivante en 1938, il est promu premier secrétaire en Ukraine.
À son arrivée au pouvoir, Khrouchtchev amorce une critique de la période stalinienne appelée " déstalinisation " condamnant particulièrement le caractère dictatorial et répressif du pouvoir stalinien. L'attaque la plus sérieuse a lieu lors d'une séance de nuit du Xxe congrès du Parti communiste de l’Union soviétique entre le 24 et le 25 février 1956, durant laquelle il lit un rapport dévastateur sur les écarts de Staline à la légalité socialiste.
C'est le coup d'envoi de la politique officielle de déstalinisation. Très vite, des articles paraissent sur le culte de la personnalité du dictateur et qui le qualifient de venin. Peu à peu, on assiste à la réhabilitation des victimes de purges et des répressions. Ceux d'entre eux qui ont été envoyé en prison ou déportés commencent à revenir.
S'opère alors un tournant dans la politique intérieure faisant passer le pays d'une guerre civile permanente à une paix civile. Ce revirement politique a pour visée première la reconstruction économique du pays. Les privilèges du socialisme sont considérés comme des acquis pouvant à eux seuls, assurer le développement et la prospérité du pays.
Pour assurer la prospérité du pays, Khrouchtchev entreprend deux réalisations majeures :

-Le développement accéléré de l'agriculture.
-La construction d'habitations.

Il démissionna le 15 octobre 1964.

Économie de l'URSS

L'économie de L'Union soviétique était basée sur la propriété étatique et la planification centralisée.
Si l'Empire russe était déjà la troisième économie mondiale à la veille de la Révolution d’octobre, l'URSS est devenue au XXème siècle une puissance économique majeure. De 1928 à 1991, le développement économique fut guidé par une série de plans quinquennaux. L’URSS devint une des trois premières productrices d'un grand nombre de produits industriels, mais restait en retard dans l'industrie légère et les biens de consommation.

Le chômage par exemple était inexistant en URSS. Le plein emploi était garanti explicitement par l'article 40 de la Constitution.
La plupart des ouvriers et des spécialistes étaient recrutés soit par les entreprises, soit par un bureau central de l'emploi dans les grandes villes.
Du fait de l'absence de chômage, la concurrence entre les entreprises pour l'embauche était forte sur le marché de l'emploi. Dans les années 60-70, la mobilité des travailleurs était importante : un sur cinq changeait d'emploi chaque année.
La grève était interdite, mais l'absentéisme était très répandu.

La fin de l'URSS avec Gorbatchev

Après la rapide succession de Iouri Andropov (1982-1984) et de Konstantin Tchernenko (1984-1985), Mikhaïl Gorbatchev , un énergique dirigeant de 53 ans, devint Premier Secrétaire du Parti.
Constatant le problème du pays et de son économie, Gorbatchev tente tout d'abord de sortir son pays de l'impasse que devient la guerre froide. En effet, Ronald Reagan avait lancé un réarmement massif des États-Unis en orientant sa recherche et ses investissements vers des types d'armement à très haute valeur technologique, entraînant ainsi l'URSS, sous peine d'obsolescence, dans une course rapide qu'elle ne pouvait que perdre vu son retard technologique et son économie en grave crise.
Gorbatchev initia donc avec Reagan une série d'initiatives qui aboutirent à une détente certaine et à la signature d'accords de désarmement. Gorbatchev obtint le Prix Nobel de la Paix pour ces efforts en 1990. Cette époque fut marquée par la chute du Mur de Berlin.
Se débarrasser de cette contrainte externe n'était cependant pas suffisant, et sans abandonner le dogme central du socialisme, Gorbatchev lança la Glasnost ("transparence", politique d'informations libres) et la Perestroïka ("restructuration", nouvelle politique sociale et économique), cherchant une voie intermédiaire entre les "traditionalistes" attachés au régime et les "réformistes" qui lui reprochaient la lenteur des réformes.
Pourtant il était trop tard, et Gorbatchev ne réussit pas à corriger les failles qui minaient l'état depuis des décennies. En juin 1990, Boris Ieltsine, Président du Soviet Suprême de la république de Russie déclara la souveraineté de la Russie et démissionna du parti communiste. En août 1991, un putsch mené par des membres du gouvernement opposés aux réformes montra à quel point la position de Gorbatchev s'était fragilisée. Le complot échoua en partie grâce à l'intervention de Boris Ieltsine, le président de la république de Russie qui confirma de ce fait sa position de chef de file des réformistes.
Au cours de l'automne 1991, tandis que les républiques constituantes de l'URSS proclamaient, l'une après l'autre, leur indépendance sans que Gorbatchev se résolve à la possibilité de s'y opposer par la force, le gouvernement Russe prit peu à peu l'ascendant, reprenant, ministère par ministère les fonctions auparavant assurées par l'Union. Ainsi, Gorbatchev tout en étant président de l'Union Soviétique perdait peu à peu prise.
En novembre 1991, le Président Russe Boris Ieltsine publia un décret qui interdisait le Parti Communiste d'Union Soviétique sur le territoire de la république de Russie. Le 8 décembre 1991, les chefs de la Russie, de l'Ukraine et de la Biélorussie publièrent une déclaration selon laquelle l'Union Soviétique était dissoute et remplacée par la Communauté des Etats indépendants (CEI).
Gorbatchev était encore Président, mais sans pays et son pouvoir ne signifiait plus rien. Le 25 décembre 1991, Gorbatchev remit sa démission en tant que président de l'Union Soviétique et remit ses pouvoirs à Boris Ieltsine. Le jour suivant, l'Union Soviétique était officiellement dissoute.
La Communauté des Etats indépendants, créée en décembre 1991, avec comme membres les républiques suivantes : Arménie, Azerbaïdjan, Belarus, Kazakhstan , Kirghizstan, Moldavie, Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan, Turkménistan , Ukraine et Géorgie.
Il s'agit d'une union dont le projet ressemble à celui de l'Union Européenne sans que celui-ci ait beaucoup avancé.

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